dimanche 2 juillet 2017

Pénétrante



Mes larmes, mes cris, mes râles, mes souffles sortent de moi en réponse à vos mots, vos mots tendres, prenant, forçant mon intimité. Des mots sûrs comme si je n’avais aucun secret pour Vous. Des mots forts aux rythmes acérés. Je me perds, je perds pied, je n’ai plus le contrôle de mon âme, de mon corps...de mon cœur.

Je vous sens derrière moi, votre souffle sur ma nuque, expire, inspire, le souffle chaud, tout contre moi, heureux moments d’expirations où je Vous sens toute proche, cruelles moments d’inspiration où je ne Vous sens plus, craignant que Vous ne soyez plus là.

Votre souffle, vos mots, pénètrent en moi comme en terrain connu, en terrain conquis. Je suis pour Vous un livre ouvert, une gamme que Vous jouez les yeux fermés comme pour me montrer votre pouvoir et me faire sentir qu’en confiance à Vous je peux m’abandonner.

Ces instants magiques où Vous faites jaillir de moi toute ma bestialité, tout en la contrôlant, me démontrant ainsi que je suis le tigre et Vous la dompteuse.

Va-et-vient, vos mots me pénètrent, m’inondent, mes réactions physiques aux plaisirs cérébrales, témoignent de votre emprise et de mon désir de non résistance. Je me perds, dans les méandres de mon moi, pour Vous offrir le meilleur de moi.

Tour à tour, les barrières cèdent, je Vous offre mon être, je me surprends à le faire alors que Vous n’en aviez jamais douté. Vos mots entrent en moi, Vous imprégnez mon âme de votre présence, marquez votre territoire. Sensation d’ivresse de plénitude, je sais que la descente sera rude, mais qu’importe. Intensément je vis, je ressens ces moments, ces mots, ces paroles, ces pics, ces caresses, je sais que lorsqu’ils ne seront plus, ma dépendance à Vous ne me fera aucun doute.

Vous le savez, Vous en jouez, martelant mon esprit de vos mots, de vos réelles certitudes, paroles que je ne peux nier. Devant Vous offert, je sens que ma naissance est proche, humain ou animal, peu m’importe mon apparence aussi longtemps que je suis à l’image de ce que Vous souhaitez.

Vos paroles s’accélèrent, délicieuses brûlures, je suis à l’orée de la forêt, au moment où je me perds, moment où mes désirs sont partagés entre la crainte que cela s’arrête et la crainte de voir cela continuer. Mais Vous êtes là, derrière moi, en moi, et Vous savez quel sera ma réaction, mon désir, car Vous savez qu’à Vous je suis l’heureux condamné et que contrairement à ce que je crois, je n’ai plus le choix.

Les murs de protection morale et mentale que j’avais hissés autour de moi ne sont plus. De vos mots Vous les avez brisés, d’un souffle Vous avez balayé ces murs que j’avais érigés pour me protéger d’éventuelles intrusions destructrices.

Petit à petit Vous mettez en œuvre le plan Marshall de ma reconstruction, je ne suis plus un être, je suis matière. Mon esprit en a conscience, Vous le savez, je le sais, nous savons, mais il est une évidence, pour Vous je n’ai plus aucune résistance, je m’offre. Je ne me suis plus, je suis votre.
Doucement, lentement, Vous remplacez ces murs protecteurs détruits, par vos murs, ceux qui n’ont pas pour but d’empêcher les intrusions, mais d’empêcher ma fuite. De l’intérieur, ces murs sont merveilleux, d’une rare beauté, et je sais que l’extérieur que Vous allez façonner, sera aussi beau que l’intérieur que Vous aurez créé.

Vous et moi savons, contrairement aux regards étrangers malveillant, aux opinions des "bien-pensant" que ces murs ne sont pas une prison, mais au contraire, le noyau de notre fusion...le berceau de notre réalité.

Aucun commentaire :

Enregistrer un commentaire